Association Pistil

Territoire de partage

Entrer dans le monde de l'abeille c'est comprendre qu'elle s'inscrit dans un espace limité, là où ses ailes peuvent la porter, et redécouvrir la notion d'interdépendance de proximité. Dans ce monde, pas de frontière, mais un riche tissu d'interactions : le territoire de l'abeille se forme dans sa relation avec le règne végétal et, par conséquent avec toute la communauté du vivant ; une trame dans laquelle l'homme moderne ne sait plus s'inscrire lui-même. Façonner un territoire de partage, c'est, en prenant le point de vue de l'abeille, reconstruire les trames complexes de notre propre habitat : refaire territoire avec toutes les forces habitantes, humaines et non humaines, animales et végétales, sauvages et domestiques, productrices et consommatrices, qui co-existent dans un même espace pour tisser le vivant.

Pistil propose trois questions pour travailler ce «faire territoire» avec les abeilles :

Quelle alimentation ?

Pour sauver les abeilles, tout le monde ne peut pas avoir une ruche dans son jardin, tout le monde n'a pas un coin de terre où semer des fleurs, mais tout le monde mange ! Notre alimentation a elle aussi le pouvoir de sauver les abeilles !
Nous travaillons à une enquête-défi à destination des familles qui permettra de savoir quels aliments quotidiens sont, dans leur cycle de vie, utiles aux abeilles. Et pour aller plus loin encore, Pistil propose des ateliers consommateurs-producteurs pour construire des micro-filières alimentaires locales en soutien aux abeilles.

Quel soin au vivant ?

L'agriculteur soigne son blé, le jardinier soigne sa pelouse, l'apiculteur soigne ses abeilles, la maman soigne ses enfants, le médecin soigne son patient,... Et chacun fait du mieux qu'il peut dans son champ de compétences. Entre chaque logique de soin pourtant s'ouvrent des failles et des contradictions. Et si on faisait du soin au vivant une éthique partagée à l'échelle d'un territoire ? Comment concilier les intérêts des uns et des autres en prenant soin aussi de la relation ? Quelle compréhension commune avons-nous des problèmes qui se posent à chacun ? Quelles solutions-projets construire ensemble ?

Quelle solidarité ?

Le changement est difficile. Non seulement parce qu'il demande un cheminement de pensée mais aussi parce qu'il est toujours une prise de risque. Comment les différents acteurs peuvent-ils être solidaires les uns des autres pour accomplir les changements nécessaires dans leurs pratiques de production et de consommation ? Pistil veut promouvoir les formes collectives d'engagement, de type groupement de consommateurs, groupement de producteurs, et pourquoi pas des groupements mixtes, pour porter des actions communes.

Ces trois questions sont expérimentées à Tessy Bocage dans le cadre du projet Melli-faire Territoire, dans le but de développer nos outils avant de les déployer à la demande d'autres habitants ou collectivités.