Association Pistil

Le rucher collectif

L'idée est née en 2010 dans la tête de Jacky, apiculteur professionnel depuis plusieurs dizaines d'années. Lorsqu'il décide de se séparer de la majorité de ses ruches pour partir en "retraite anticipée", Jacky s'aperçoit que plusieurs jeunes le sollicitent pour lui acheter des ruches. A chaque fois il fait la même réponse : "oui, je veux bien, mais il faudra d'abord apprendre à s'en occuper". C'est ainsi qu'il décide d'apprendre l'apiculture au groupe ainsi formé.

Les principes d'un rucher collectif

Le principe est simple : apprendre en collectif à s'occuper de colonies d'abeilles. Les membre de ce rucher informel vont ensemble au rucher, ouvrent ensemble les ruches, et c'est encore ensemble qu'ils profitent en fin de saison des produits récoltés. Un rucher collectif est constitué d'apiculteurs novices, ne connaissant rien ou peu du monde de l'abeille, et parfois des apiculteurs plus expérimentés. Ce sont les échanges et les expériences de tous qui font avancer le collectif.

La richesse qu'apporte ce fonctionnement est inespérée : Apprendre à fonctionner en groupe, apprendre en pratiquant sans contrainte, être épaulé par le reste du groupe en permanence... Cette méthode apprend autant aux humains à vivre ensemble qu'à vivre avec l'abeille.

Rudiments de fonctionnement

Au fil du temps, certains participants ont proposés des principes fondateurs du rucher collectif :

  • Le rucher collectif est inspiré de l’éducation populaire : on apprend hors du champ institutionnel, des savoirs utiles et qui doivent se transmettre de manière informelle à travers la population.
  • Chez nous, c’est chez toi : pas de chef, pas de maître, pas d’élève, pas de cadre formel. Nous ne sommes ni une entreprise,ni une association, nous ne sommes que des individus qui se mettent ensemble afin d’apprendre l’apiculture (et pleins d’autres choses à l’occasion!)
  • Le rucher appartient à tout le monde. A l’instant ou tu rejoints le groupe, tu as toi aussi la responsabilité des colonies d’abeilles, comme tous les autres membres.
  • Tu peux donc venir seul ou accompagné (on conseille de venir à deux ou trois minimum, mais il n’y a aucune obligation), visiter les colonies, intervenir si besoin, contrôler si tout va bien… Ou même regarder pendant des heures les abeilles entrer et sortir de la ruche... Pas besoin d’autorisation !
  • Il est conseillé avant de se lancer d’ouvrir quelques ruches avec une des personnes expérimentées du rucher. Cela peut prendre la forme d’une visite ou un membre plus expérimenté vient au rucher avec les plus novices (et tous ceux qui le souhaitent!). En trois demi-journées, on apprendra à lire un cadre, à faire un essaim, le rythme de la colonie. Ce sont des bases très utiles qui permettront de se débrouiller par la suite.
  • Au repas collectif d’automne, un rendez-vous par mois est fixé. Il y aura toujours à faire et à apprendre, ce rendez-vous est fixe. Bien entendu, de nombreuses visites intermédiaires pourront avoir lieu, surtout au printemps !
Pour les visites, on peut par exemple partir de ces principes :
  • Si je veux intervenir au rucher, je propose par mail un rendez-vous. Si d’autres personnes souhaitent m’accompagner, c’est parti !
  • Si personne ne peut se déplacer, mais que l’intervention est urgente, je peux y aller seul(e)
  • Si j’ai besoin de conseils, je demande au groupe, qui me proposera des solutions
  • Si j’ai peur de faire une bêtise, j’y vais quand même, il n’y aura aucun jugement, nous sommes tous là pour apprendre
  • Après mon intervention, j’envoie un petit mail pour dire ce que j’y ait fait.
  • Une personne ouvre une ruche, seule. La personne commente ce qu’elle voit et pose des questions si besoin aux autres membres du groupe.
  • Nous décidons ensemble de ce que nous faisons, mais c’est la personne qui a ouvert la ruche qui procède aux actions.
  • Les moins expérimentés sont prioritaires pour ouvrir les colonies

Quelle apiculture on pratique ?

Toutes ! Il n’y a aucune limite au rucher collectif. Si on souhaite bricoler une nouvelle ruche, tenter quelque chose de nouveau, il suffit d’en parler au groupe, et de se mettre d’accord sur comment on s’organise pour faire les choses. Il n’y a aucune mauvaise idée, on peut proposer ce qu’on veut ! Même si on n’a jamais ouvert une ruche de sa vie.

Combien ça coûte ?
Pas grand-chose, parfois rien ! Si on a besoin d’acheter du matériel, on essaye de le récupérer à droite et à gauche. Si on doit acheter, on se cotise.

Et ce que le rucher produit, on en fait quoi ?
Le rucher produit du miel, que l’on se partagera entre tous les membres qui sont venus dans l’année (on garde aussi 5 kg environ pour le paysan sympa qui nous donne un bout de champ pour les ruches). Les essaims produits servent à implanter de nouveau ruchers de ce type, à faire essaimer le collectif, ou simplement à maintenir un nombre de ruches sur le rucher.

Faire intervenir Pistil

Vous pouvez lancer un rucher collectif avec un petit groupe dans votre commune. Bricolez des ruches (la Warré est la plus simple à bricoler), piègez des essaims, placez les dans un lieu défini et accessible à tous, et le tour est joué!

Si vous ne vous sentez pas l'âme d'animer ou de créer ce type de rucher, mais que l'idée vous intéresse, Pistil peut intervenir pour vous former. N'hésitez pas à nous contacter pour en parler!